Le deuil, ce mot qu’on prononce du bout des lèvres, comme un tabou. Peut-être parce que derrière le mot deuil, se cache la mort. Et pourtant…
Définition du deuil
Commençons par définir ce qu’est le deuil. Communément, le deuil fait suite à la mort d’un proche, parent ou ami.
Définir ainsi le deuil peut sembler un peu réducteur, non ? Alors, allons plus loin.
Le deuil est une période qui fait suite à la perte définitive d’une personne, physiquement ou socialement, d’un animal, d’une partie de soi, qu’elle soit physique, psychique ou cognitive, d’une situation de vie, d’un lieu, d’une patrie, etc. Quel qu’en soit le sujet, la perte entrainant un deuil se caractérise par son aspect irréversible et les émotions intenses qu’elle peut susciter. Le deuil est donc la période de cicatrisation qui s’en suit. Cette période peut être plus ou moins longue et vécue plus ou moins intensément, selon la nature et le contexte de la perte, son annonce, les personnes, les histoires de vie, le soutien reçu, et beaucoup d’autres facteurs encore. Il existe donc autant de deuils différents qu’il existe de pertes différentes et d’individus différents qui les vivent.
Les émotions du deuil
Lors d’un deuil, les émotions sont généralement intenses et leur durée peut être variable. L’émotion la plus couramment ressentie est la tristesse. Mais peuvent également être présents la colère, la sidération, la culpabilité, la peur, le soulagement, etc. Encore une fois, le ressenti va être propre à chaque individu, il n’y a pas de liste définie d’émotions à ressentir ou à ne pas ressentir lors d’un deuil. Il n’y a pas non plus de sectorisation des émotions. Il est donc tout à fait normal de ressentir plusieurs émotions en même temps ou qui se succèdent. D’autre part être en deuil n’est pas arrêter soi-même toute activité de vie, il est donc possible de vivre des moments heureux, de joie et d’excitation au milieu d’un deuil. Un deuil peut aussi apporter de nouvelles perspectives de chemin de vie.
Le deuil, un processus naturel
De la même manière que la peau est capable de cicatriser seule, le deuil est un processus naturel et « automatique ». Mais, tout comme certaines plaies peuvent avoir besoin d’une intervention extérieure pour que le processus de cicatrisation se fasse, faire le deuil peut demander une aide, un soutien extérieur.
Quand le deuil bloque
Il arrive parfois que le deuil n’avance pas ou n’avance plus. L’endeuillé se retrouve alors comme bloqué dans cette période, émotionnellement, psychiquement et/ou physiquement. Les émotions prennent le pas sur le quotidien, sans que cela ne s’atténue avec le temps. Il peut également y avoir des pensées ou des images obsédantes. Il peut s’agir de traces traumatiques, c’est à dire de souvenir sensitifs (images, sons, odeurs, goût, sensations physiques), en lien avec le décès, qui reviennent de manière récurrente et intrusive, qui « hantent ». Cela peut aussi entrainer des symptômes physiques à court ou à long terme. A contrario l’endeuillé peut ne strictement rien ressentir, plus aucune émotion n’est présente. Les raisons de ce deuil arrêté ou compliqué peuvent être multiples, et il est alors nécessaire d’en parler afin de recevoir une aide extérieure pour continuer d’avancer. Cette aide peut venir de proches ou de professionnels. L’important est que cette aide soit suffisante, en qualité et en quantité, stable et durable.
Le deuil et les liens
Pour simplifier mon propos, je vais ici parler essentiellement du deuil qui fait suite à la perte d’un être cher, mais on peut évidemment le transposer à toute autre perte entrainant une période de deuil. Lors de la mort d’un proche, on pense parfois à tort qu’il faut couper les liens. Pourtant on reste lié au défunt par notre histoire commune, par les sentiments et les relations qui nous liaient l’un à l’autre. Lorsque qu’un proche meurt, il disparait physiquement. Aucun de nos cinq sens ne peut plus le percevoir directement. Mais tout le reste de ce qui a fait notre relation à lui perdure. Il continue de vivre spirituellement, à travers le souvenir, les images, les histoires de ses proches. Les liens avec le défunt doivent alors se transformer, se réinventer. Ces nouveaux liens doivent être légers, confortables. L’endeuillé doit pouvoir avancer sur son chemin de vie, sans que ces liens ne l’entravent. Ce travail se fait généralement naturellement pendant la période de deuil, mais peut parfois nécessiter un accompagnement.
La durée du deuil
Il n’y a pas de durée définie pour un deuil. Comme dit plus haut, chaque deuil est propre à chaque perte et à chaque individu. Néanmoins on observe que la durée d’un deuil suite à la perte d’un proche, est en moyenne d’une année. Le deuil est considéré comme terminé lorsque le souvenir du défunt n’est plus douloureux, que les nouveaux liens sont confortables. Il peut bien sûr y avoir des périodes plus intenses comme les dates anniversaires, ou des lieux plus sensibles.
Et l’hypnose dans tout ça ?
L’hypnose est un excellent outil d’aide face au deuil qu’il soit « normal » ou « compliqué ». Le deuil est un travail de cicatrisation, naturel et automatique. C’est donc un processus inconscient de l’esprit. Or c’est justement sur le travail de l’inconscient que s’appuie l’hypnothérapie. En relation avec l’hypnothérapeute, l’endeuillé va pouvoir agir sur les blocages conscients ou inconscients qui freinent le deuil. Ces blocages peuvent être de natures différentes selon les liens entre le défunt et l’endeuillé, les causes du décès, son annonce, un sentiment de culpabilité, etc. Grâce à l’hypnose l’endeuillé va pouvoir repenser ses liens avec le défunt, retrouver une relation à lui plus apaisée et ainsi reprendre sereinement son chemin de vie.
Ainsi, à mon sens, le deuil est une période transitoire qui, bien qu’elle fasse suite à une perte, à un décès, est synonyme de vie. La vie de l’endeuillé qui continue, se réinvente, et à qui parfois, le deuil, aussi triste soit-il, ouvre de nouveaux chemins de vie…